Les accouchements

Dixit mon cher et tendre, père de mes oeufs, rassemblez dans une même pièce des femmes, mères de surcroît, et inévitablement, elles en viennent à parler d'accouchement, mais pas de n'importe quel accouchement! Elles parlent de leurs accouchements...

Mauvaise langue le Jules? Pas tant que ça, en fait. Force est de reconnaître que fréquemment, ce sujet brûlant est abordé, en particulier si un ventre arrondi ou de jeunes enfants sont à proximité.

J'ai moi-même subi cette torture: écouter poliment une amie, ou mieux, une connaissance dont vous ne souhaitez pas forcément partager ce type d'intimité moite et douloureuse, détailler par le menu les contractions, le travail à sec, la péridurale, celle qui a marché, celle qui n'a pas marché, celle qui n'a pas eu le temps de faire effet, celle qu'on a espéré parce que quand même tant qu'on est pas anesthésiée, on en chie grave! Pardon pour ce langage, mais vraiment, ça s'impose. N'oublions pas l'épisiotomie, plus ou moins réussie parce que plus ou moins planifiée (et oui, il y a moult surprises pendant ce type d'évènement!), les suites d'épisio, la montée de lait, les nuits blanches démarrées à la maternité parce que la montée de lait aussi, c'est un vrai parcours du combattant, sans parler des soins à toute heure alors qu'on voudrait être peinarde dans sa piaule à se planquer, en arrivant tout juste à se traîner jusqu'à une douche, parfois collective, quand en plus les WC sont dans le couloir...vive l'hôtel Dieu! Et ça continue avec la mine sinistre du pédiatre qu'on n'arrive pas à décoder, et comme on ne veut pas passer pour une pomme, on n'ose pas trop demander des explications alors qu'on nage dans les termes scientifiques ésotériques, et que le mouflet est sous lampe UV tout ça parce qu'il a eu la chance de naître avec un joli hâle pourtant très seyant...Et ne parlons même pas de l'enfoiré d'anesthésiste qui nous laisse sadiquement morfler, ni du père inutile qu'on a soudainement envie de boxer (surtout s'il raconte des blagues débiles pour détendre l'atmosphère).

Bon, je m'égare là...

http://www.youtube.com/watch?v=yVXmyyojWVM

J'ai eu une césarienne pour mon aînée, un accouchement en 12h par voie basse pour mon engin number 2, voilà, chapitre clos me concernant. Vous n'aurez droit à aucun détail gore...

Par contre, celle à qui je dois décerner la médaille du mérite, là, maintenant, parce qu'il lui aura fallu 48h pour décider son lardon à sortir de son 5 étoiles, et encore avec forceps et ventouse, c'est ma petite belle-soeur, déjà maman d'un petit de 19mois. Déjà que ses espoirs d'accoucher en avance, histoire de profiter encore plus de son maigre congé maternité, ont été torpillé par un numérobis trop bien au chaud pour venir au monde, mais en plus il a torturé sa mère pour naître. Et maintenant il va lui pourrir ses nuits et ses seins! Pauvre Didine, mais elle est courageuse, elle va gérer comme toujours!

Et console toi de toutes tes misères, tu vas pouvoir à ton tour apporter ton témoignage lors de tes futures réunions de copines, histoire de briefer les futures mères, qui t'écouteront les yeux écarquillés, et regretteront leur oubli de pilule masqué en soit-disant désir d'enfant.

Vive nous les femmes, les mères, inconscientes et amoureuses, dévouées et courageuses!