Titre choc pour article pas chic!
Non, je ne suis pas tombée sur la tête, ni ne me suis fait injurier par un con-frère, non!non! Non, c'est un simple constat que je fais, perso, moi toute seule en tête à tête avec ma petite personne, après lecture et digestion d'histoires déglinguées de vétos dézingués par ...d'autres vétos...
En effet, je suis arrivée récemment à la consternante conclusion que, à l'instar du reste de la population de mon gracieux pays, notre profession est gangrenée par la connerie, l'appât du gain, la malhonnêteté, le racisme (anti-jaune, anti-noir, anti-fille, anti-homo et j'en passe), que les pervers manipulateurs (hommes et femmes hein? là tout le monde est concerné) y pullulent, et j'en passe et des meilleures!
Débarquée de la planète Bisounours, intimement persuadée que tous réunis dans la souffrance de ces études longues et complexes nous formions une vaste famille où règne le partage et la bonhomie, mon atterrissage a été plus que violent, déjà par mon expérience perso, mais aussi et peut-être encore plus rude au travers de la lecture de (trop) nombreux témoignages de violences en tous genres (verbales, physiques, psychologiques) perpétrées par...des vétos...sur des vétos...et pas que...
Alors, j'avoue que ça m'a pas mal interpellée. Je me suis longtemps dit que ce que je subissais je le devais à mon caractère de chiotte, au fait que je déteste les conflits mais qu'une vie tranquille comme un long fleuve ne me convient pas plus, que je ne suis jamais bien longtemps là où je me trouve, que je suis intrinsèquement une misanthrope qui lutte tous les jours pour vivre dans un monde peuplé de semblables qui me cassent vite les pieds.
Atteinte chroniquement d'un syndrome de persécution, une certaine forme de paranoïa plane toujours au-dessus de ma tête et brouille assez régulièrement mes radars, ce qui fait que ma vie quotidienne et mes relations humaines suivent une courbe de type ondulatoire, les creux étant mes périodes de rémission et de bien-être, les pics étant les rechutes, le tout se répétant à l'infini.
Et voilà que je découvre que je ne suis peut-être pas seule responsable de la poisse qui a jalonné ces dernières décennies.
Et mon propos ici, c'est bien que : tous les vétos ne sont pas des gros cons! En généralisant, ça donne: tous les gens ne sont pas des gros cons! Et dans les mêmes proportions, je suis prête à le parier.
Quelqu'un que je ne citerai pas m'a un jour dit: la moitié de l'humanité est née pour faire chier l'autre...je revendique vouloir appartenir à la bonne moitié, je vous laisse juger laquelle peut être cataloguée ainsi.
Dans ma petite tête étroite où plus grand chose ne rentre pour y rester (hormis peut-être quelques recettes de cuisine pas trop compliquées), il y a un catalogue organisé selon quelques rubriques précises et datant de quelque part en 1991, mais je ne détaillerai pas ces rubriques, elles sont largement décrites par de talentueux écrivains sur VDM. Les rubriques qui nous intéressent sont les suivantes:
-les vétos qui aiment leur job et qui aiment transmettre leur amour de leur job
-les vétos qui aiment les gens qui aiment les animaux et qui le leur rendent bien
-en vrac: les vétos patients, les honnêtes, les humbles, ceux qui reconnaissent leurs erreurs, ceux qui réconfortent quand tu as fait une boulette "parce qu'on est pas des robots" et que "l'erreur est humaine", parce qu'"il n'y a que celui qui ne fait rien qui ne se trompe jamais".
Ce sont eux qui m'ont confortée dans le choix d'exercer; alors que franchement ça a été vachement compliqué d'y arriver jusqu'à ce foutu diplôme pour ensuite soutenir cette p....in de thèse! Ceux qui ont accompagné mes débuts en chir, mes débuts en échographie, qui m'ont entre autres offert mon 1er stétho dans un sac à dos peluche improbable que j'ai toujours 23 ans plus tard (alors que je suis du genre à tout jeter et que le stétho j'ai eu le malheur de l'oublier chez un patron qui n'entre dans aucune des listes citées juste plus haut et qui n'a jamais voulu me le renvoyer, snif).
Celui qui m'a mis le pied à l'étrier pour tenter et réussir haut la main une formation longue et chère et à qui je dois entièrement cette réussite, grâce notamment à de nombreux kilomètres avalés les week-ends pour parfaire mes connaissances et de nombreuses heures le soir pour réviser et approfondir. Il a beaucoup grogné mais sa couverture d'ours mal léché n'a pas tenu longtemps.
Enfin, mention spéciale pour le véto qui partage mes aventures depuis 26 ans (eh oui! 26 ans) et qui est loin, très très loin d'être un gros con (enfin si on oublie les blagues nulles avant mon 1er accouchement alors que j'avais des contractions du feu de Dieu!).
Bref...tous les vétos ne sont pas des gros cons...