The Comeback

Il  y a des moments où on a l'impression de se réveiller d'une sorte de transe, de sortir d'un brouillard dans lequel on a le sentiment d'avoir fonctionné en "pilote automatique".

Je chéris ce blog, en particulier parce qu'à une époque où, tant au plan professionnel que personnel, ma vie m'ennuyait fabuleusement, il était un peu mon sifflet de couvercle (moi en mode cocotte minute automatique). Parce qu'une vie très très remplie peut être profondément ennuyeuse, si si, cher lecteur!

Ce n'est donc pas définitivement que j'ai interrompu mes publications, la preuve. Mais il se trouve qu'après le mois d'Août 2018, j'ai quitté ma voie de garage bien rangée et prévisible, pour m'engager sur une nouvelle voie en construction, et que cette direction a récupéré la vocation de ce blog: l'expression (dans le sens de vidanger, expurger, extraire, éliminer... et tout terme qui permettrait de faire table basse) de mes frustrations, contrariétés, énervements, colères. Ce que même la pratique du golf ne m'offrait pas, tant le mal était profond.

Et comme je ne suis pas une adepte des pratiques mollassonnes (à mon sens, j'ai le plus grand respect pour ceux que je connais qui les pratiquent, pour peu que je les apprécie) du type sophrologie, hypnose et autres, j'ai besoin de garder le contrôle sur ce qui me sert de cerveau. Alors quoi de mieux que de mettre par écrit?!

La psychologue avec laquelle j'ai eu des échanges très intéressants sur le sujet du contrôle et des addictions, m'avait d'ailleurs conseillé de mettre par écrit ce que j'aurais aimé dire à certaines personnes avec lesquelles les compteurs étaient loin d'être à zéro, ce qui participait à mon syndrome "cocotte minute", mais sans transmettre mes écrits aux intéressés, parce qu'il y a des évènements dans nos vies dont il faut faire le deuil et passer à autre chose.

Des dettes ne seront jamais honorées, mais au moins, en faisant cela, on peut passer à autre chose. J'ai comme cela fait le deuil d'une relation parentale, et de certaines amitiés, sans que ce deuil n'entraîne de modification visible dans ces relations qui existent toujours aujourd'hui, mais mon niveau d'engagement personnel dans ces relations m'a apporté de l'apaisement, sans provoquer de souffrance inutile. Je concentre mon énergie dans ce qui a réellement de l'importance à mes yeux.

LE DÉMÉNAGEMENT!

On mentionne souvent un évènement comme "le début de la fin".

Pour moi, le déménagement de mon exercice de vétérinaire a clairement été le début, comme si les 15 années qui s'étaient écoulées depuis mon installation libérale n'étaient qu'un intermède en attendant que ma vraie vie de vétérinaire commence. Non pas que cette vie n'ait pas eu de l'importance jusque là, mon cheminement professionnel a fait de moi ce que je suis aujourd'hui presque 30 ans plus tard.

Mais dans ma pratique libérale, en tant que chef d'entreprise, mon sentiment de légitimité à germé précisément début Septembre 2018 quand j'ai eu en main la clef de cette maison, et que le rideau s'est levé sur la porte d'entrée de ma nouvelle pratique.

Pendant 15 ans, travailler et essayer d'appliquer au mieux tout ce que j'avais acquis de connaissances et de gestes dans un local inadapté, ça se rapproche de la maltraitance à soi-même 😅.

Je n'ai pas fait tout ça toute seule, mais dans ma tête, chaque choix, chaque décision, chaque résultat, est intrinsèquement à moi, parce que le reflet exact de ce que je souhaitais. Et bien que je partage, au fond de moi je suis Gollum

Je crois que pour simplifier, je ne colle pas du tout à la maxime anglo-saxonne qu'affectionnait mon bordélique grand-frère, et qu'il affichait fièrement au milieu d'un amoncellement d'objets divers sur son bureau "a clean desk is a sign of a sick mind".

Je ne vous ferai pas l'injure de vous la traduire...

Je préfère être psychologiquement atteinte et que mon bureau soit rangé, voire tout mon environnement de travail. Je fais d'ailleurs en sorte régulièrement que celui-ci soit maintenu à un niveau supportable de non-rangement/accumulations , en multipliant les astuces pour que les tiroirs et placards soient exploités au maximum (en évitant quand même l'explosion à l'ouverture d'un tiroir, et à l'avalanche à celle d'un placard!!!). Je lutte jour après jour contre l'accumulation inutile, je milite activement pour le minimalisme (absence de tableau d'affichage, de photos aux murs etc etc). J'ai envie de respirer quand je travaille...

Ma seconde vie professionnelle a donc officiellement démarré à ce moment là, et rapidement un certain nombre de mes problèmes s'est estompé pour disparaître, je l'espère définitivement (entre autres une salariée, mais ça c'est une autre histoire 😂).

Ce qui est amusant, c'est de constater que dans mon esprit, le mot "problème" a été remplacé par "challenge", ce qui est quand même une révolution! Arriver à ne plus être embarrassée, voire paralysée par quelque-chose, mais stimulée pour trouver une solution avec une perspective positive à la clef, c'est comme se réincarner en gant de toilette ...(je ne suis pas pour autant devenue philosophe, faudrait pas  pousser mémé dans les orties...)

J'ai du retard à rattraper, j'ai régulièrement rangé dans les petits tiroirs de mon esprit dérangé des anecdotes que j'aurais voulu partager ici, mais sans arriver à les coucher par écrit. J'espère dorénavant m'y consacrer plus régulièrement, mais ça risque d'être un peu aléatoire dans la chronologie des évènements 😅 Bisous!