Mes (bonnes) résolutions pour 2024...si j'en trouve!

Il n'est aucunement question ici de résolutions personnelles: très peu pour moi les : "cette année

-je me remets au sport!

-J'arrête le sucre et le gras!

-J'arrête l'alcool!

-J'arrête de râler! etc etc"

Je ne listerai donc pas ici de résolutions personnelles en mode coaching de vie...J'ai d'ailleurs découvert ces dernières années qu'on pouvait se faire coacher pour tout et n'importe quoi (ce n'est pas le sujet, mais ça me fait marrer):

-s'habiller (personnal shopper des Galeries Lafayette, si tu as un gros portefeuille, bienvenue à toi)

-manger (adepte du régime Dukan, condoléances à tes proches qui vont te perdre d'insuffisance rénale)

-faire du sport (Véronique et Davina version 2.0)

-ranger ses placards (Marie Kondo, à minima)

-gérer ses gosses épouvantables (SOS parents en détresse, mettez-leur des baffes limites!)

-éduquer son chihuahua (et pas seulement l'utiliser comme breloque de sac à main)...ou alors éduquer les gamins et gérer le chien, ça marche aussi

Et j'en passe. L'imagination humaine est sans limite pour inventer tout un tas d'accessoires et de services plus chers et inutiles les uns que les autres, alors que le bon sens reste l'outil le plus abordable, à la fois financièrement et intellectuellement (on peut être con comme un cône de chantier et faire preuve d'un solide bon sens).

Puisque j'ai décidé que ce blog serait en lien permanent avec mon métier, il ne s'agira ici que de résolutions affectant ma relation avec ce travail. Et elles ne sont pas de trop, certaines d'entre elles, qui pourraient, si je les mettais en application, améliorer ma vie professionnelle. Mais on ne se refait pas, pas entièrement, ou seulement pas à pas, et très partiellement.

Mais que pourrais-je bien noter sur cette liste?

-Retenir en priorité les gens bien, voire formidables, que je vois en consultation, tout en effaçant de mes pensées ceux qui me pourrissent (au choix) la vie, la réputation (et oui, j'ai une réputation...il paraît...)

-Arrêter complètement les gardes...han! Mais ça c'est prévu!: dans quelques semaines c'en sera fini d'un des aspects les plus pénibles de notre travail. Cela fait aujourd'hui 32 ans que je fais des gardes, et je ne regretterai jamais de ne plus en faire. Source de stress, colporteuses d'impayés et d'agressivité de la part des quelques humains irresponsables dont nous héritons en garde, aspects bien négatifs et pas contre-balancés par une majorité de propriétaires gentils, reconnaissants et respectueux. Ces derniers seront donc le dommage collatéral de l'incivilité d'une minorité (d'abrutis) d'individus, et se verront invités à consulter un confrère qui se substituera à moi (nous, puisque je suis deux) pour les accueillir en cas d'urgence.

Je n'ai plus ni l'âge ni la patience pour ces (conneries) contraintes.

-Ne pas consacrer plus de temps ni d'énergie que nécessaire aux cas que je gère. En particulier le soir et le weekend, et pendant mes vacances.Une légende veut que le vétérinaire soit une machine à piles alcalines extrêmement performantes (elles sont au moins nucléaires les piles) qui lui permettent de travailler non-stop, sans pisser ni boire ni manger (la grosse commission, on n'y pense même pas!)

Il existe une fonctionnalité sur la boite mail qui permet de programmer un message d'absence (avec mention polie/ou pas, que "la question sera répondue" aux heures d'ouverture de la clinique...tout le monde a la référence), cela peut éviter une irrépressible envie de répondre aux sollicitations (non urgentes) de certains individus qui fonctionnent en mode "amaguiz", sur un ton peu aimable, ce qui pourrait être source de tension (une de plus). N'oublions pas que nous vivons des services que nous facturons aux propriétaires de nos patients...nous devons donc préserver au maximum notre santé mentale pour prendre en charge les poilus qui ont besoin de toute notre attention.

-Rester zen quand j'ai un retour calamiteux suite à un 2ème avis...Mon grand âge m'autorise à me croire assez compétente et expérimentée dans mon domaine, pour ne pas être ébranlée plus de quelques minutes (minutes pendant lesquelles je suis bien énervée) quand un client a mal compris les explications du confrère et insiste pour m'expliquer que je me trompe...j'ai toujours raison! C'est la base 😎

-Ne plus accepter de faire des gestes médicaux et chirurgicaux avec lesquels je ne suis pas à l'aise (c'est moi qui dis ce que je peux et dois faire)

-Rester zen face aux lourdeurs administratives, qui comme Bibi prennent du poids, chaque année un peu plus.

-Ne pas se décourager en entendant les nouvelles réglementations, les nouvelles lois fiscales qui plombent les entreprises, et qui donnent l'impression que le statut de chef d'entreprise te range dans la case profiteur, sans appel.

-Noter tous les jours une chose positive, plutôt que de graver dans le marbre le truc négatif qui m'a pourri la journée. Ce sera plus léger...

-Ne pas me laisser mettre la pression par les labos pour atteindre des objectifs de moins en moins atteignables par ces temps de crise...ah mais ça je ne le faisais déjà pas en fait, on peut donc oublier!

La liste pourrait s'allonger indéfiniment, en résumé: ne pas se laisser emmerder, et continuer à exercer ce beau métier en restant droite dans mes bottes et honnête intellectuellement (toujours connaître et reconnaître ses limites, et pas que physiques)

Ne taxez pas mon modeste article de diatribe de ma vie pro en mode aigrie, ce n'est absolument pas le cas. J'ai la chance dans mon exercice au quotidien de côtoyer des gens formidables, à commencer par la gent qui partage ma vie depuis pffffiou...

Ayant déjà dépassé trois décennies en exerçant le même travail, et deux dans la même structure, je constate quand même ,qu'à part administrativement, je ne ressens pas de dégoût, juste parfois une discrète lassitude. Il est cependant nécessaire de prendre du recul, et de mettre des barrières afin que la vie personnelle ne se réduise pas à peau de chagrin. Je sais déjà que je soignerai des animaux jusqu'à ma mort, même si avec le temps, je réduirai mon temps de travail.

Motivée! Bonne année 2024 (deux mille vingt cat, je l'aime bien)