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Harlequin tout en nuances

grey

On va être tout à fait honnête, ce n'est pas si souvent!

On a toutes (eh oui , c'est plutôt un truc de filles) eu entre les mains un livre de cette fameuse série Harlequin. Mon plus ancien souvenir de cette littérature à l'eau de rose remonte aux week-ends passés chez ma grand-mère paternelle, qui raffolait de Barbara cartland et autres consoeurs.

 

Inutile de vous préciser qu'habitant au-dessus du salon de coiffure de mon grand-père, tenu alors par mes deux tantines, elle collectionnait également les romans-photos, très en vogue dans les années 60-70 et début 80, et qui je crois connaissent une deuxième jeunesse à notre époque.

 

J'ai donc découvert à mon tour Sylvie Vartan, Sheila et Johnny Halliday illustrant ces historiettes où le sexe n'était jamais abordé, ni d'ailleurs dans les romans Harlequin. Seuls quelques baisers enflammés étaient échangés, et le reste était confié à l'imagination (fertile) des lectrices assidues qui dévoraient ces monuments de niaiseries!

 

Et voilà que dernièrement, un tout autre type de littérature a innondé(c'est le mot) tel un tsunami, le monde littéraire pourtant rompu à d'autres revolutions: le phénomène "Fifty shades of grey" (titre original, puisqu'américain) a débarqué en France, sous le nom de "Cinquante nuances de Grey", en trois volumes bien épais, qui nous promettaient de mettre le feu à nos soirées lectures.

 

Bonne lecture, donc...Effectivement, ça se laisse lire. En fait, pour celles qui l'ont déjà dévoré, il faut y reconnaître plusieurs niveaux de lectures:

 

1-L'histoire cousue de fil blanc, et totalement improbable, de la rencontre hasardeuse d'une jeune fille innocente et très belle (mais qui croit qu'elle est banale, c'est tout nous ça, non?)) et d'un bel homme, intelligent, très riche...et dans ce cas précis très très pervers, et de l'évolution de leur relation, vers un bouquet final que je ne connais pas encore (en effet, la tentation de me lacher sur le sujet a été trop forte, et j'ai déjà un article de retard, par flemme!)

 

2-Un manuel du sexe sado-maso pour les nuls, avec description détaillée de positions et d'ustensiles dont je ne soupçonnais pas l'existence! J'y reviendrai plus tard

 

3-Une vraie intrigue, avec des gentils pas toujours gentils et des méchants vraiment méchants, de l'action, des courses-poursuites, des cascades sans doublures, de la baston, du sexe, un vrai film d'action made in USA, quoiqu'un peu plus cochon que ceux qu'on voit en salles en réalité, ce qui me rend perplexe quant à la possibilité d'adapter ce best-seller pour le cinéma grand public!

 

Ce qui est troublant, c'est de penser que ce Mom-purn a eu tant de succès dans cette amérique puritaine, mais bon...

 

Revenons justement à cet aspect de cette oeuvre: la lecture niveau 2-

On m'avait prédit une explosion de ma libido à la simple lecture de cet ouvrage...OKKKKKK, euh, au mieux, ça m'a fait sourire, ou faire la grimace, et ma formation scientifique m'a obligatoirement incitée à imaginer et analyser ce que le lisais...

Quant aux grimaces, elles ont été provoquées par la description de certaines pratiques, notamment de sexe buccal ou anal, parce que franchement ce qui risque d'avoir un goût bizarre ou de puer franchement, je ne suis pas tentée du tout...ou alors après une douche décapante et un lavement!!! Euh, non, après courte réflexion, non vraiment, ce n'est pas pour moi...

Et là, mon mari se desespère: "alors, chérie, tu ne suceras vraiment jamais?"Et là, je ne sais quoi répondre...

 

Donc, en conclusion, pour pratiquer du sexe à la mode cinquante nuances, il faut être souple, athlétique, aimer être attachée (bondage), être parfaitement épilée, avoir un vagin en béton armé ou en acier trempé (parce que les pénétrations répétées, moi ça finit par m'irriter, je ne sais pas vous), et un anus et un rectum en titane pour accueillir toutes sortes d'objets (plug anal, entre autres)...

 

Finalement, la miévrerie des Harlequins et autres Barbara Cartland a du bon, elle laisse la place à l'imagination, et elle ne vous fait pas vous sentir comme une deux chevaux du sexe, laissée sur place par une génération de ferraris rugissantes...

 

Et quand même, bonne lecture, les filles!!!

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