Après la rédaction de textes dont les sujets ont été tristes, voire déprimants, j'avais besoin de faire une pause et également de partager un dada, quelque-chose d'impalpable mais qui occupe une grande place dans ma vie perso et pro, une chose qui me suit depuis l'enfance, comme mon amour pour les animaux, mais qui contrairement à ce dernier n'a pas conditionné mes choix d'études, et m'a accompagné fidèlement: La Musique.
La Musique occupe une place très importante dans ma vie. Je me souviens avec émotion de mon 1er Walkman, reçu pour mon 12ème ou 13ème anniversaire, avec lequel j'écoutais des cassettes,ainsi que les 1ères radios libres, planquée sous ma couette le soir, bien au-delà de l'heure autorisée pour veiller en semaine, quand il y avait cours le lendemain. J'ai aussi, au milieu des années 90 eu un lecteur CD portatif.
Quand nous avions de la chance, nous avions des radios-cassettes dans nos voitures d'étudiants, voire les 1ers radios-CD, d'abord totalement amovibles pour ne pas se le faire piquer dans la voiture stationnée, puis avec façade amovible. Quelle dégaine pouvaient avoir certains individus avec dans une main leur radio et dans l'autre un énorme téléphone satellite! (on en parle des cheveux en choucroute et des spencers épaulés?)
Pendant la période Lycée-prépa, notre gentille voisine Mme Müller, nous offrait à mon frère et à moi un disque vinyle, pour lequel chacun passait commande quelques semaines avant la date. Je ne me souviens plus des commandes de mon frère, moi je demandais immuablement le dernier disque de Depeche mode, ou Prince, ou Duran Duran. Je soupçonne cette petite mamie bien sous tout rapport d'aimer s'encanailler chez les disquaires strasbourgeois, pour changer de son abonnement à l'Opéra local. Elle était plutôt du public de la Chauve-Souris de Strauss (Die Fledermaus).
Il fallait ensuite réussir à gruger mon père, qui se vantait de posséder une chaine hifi très pointue pour l'époque, avec ses baffles dernier cri, de marque Marantz (mon père accordait une importance capitale à la marque de ses acquisitions, qu'il chouchoutait, que ce soit un vélo, une paire de ski, une voiture, etc). Autant vous dire que pour accéder à son matériel, voué à passer quasi uniquement du classique, du Jean-Michel Jarre et des disques de Noël, il fallait attendre qu'il soit absent de la maison.
Je suis toujours ultra-fan de cette période de Jarre
Je n'ai cependant jamais réussi à travailler/réviser mes cours en musique. Au contraire, le bruit, même seulement d'un stylo ou d'une respiration, dans la même pièce que moi m'était très pénible (misophone est mon 2ème prénom). Imaginez la souffrance que j'ai dû supporter pendant ma 1ère année de prépa véto avec ma cothurne Cécile, pourtant la plus discrète des personnes.
Et encore aujourd'hui, je ne peux par exemple pas opérer en musique, comme le font de nombreux confrères. J'ai été en poste dans une grande clinique à Orléans (j'ai déjà eu l'occasion de parler d'un de mes patrons et de son penchant pour les blagues graveleuses) où je ne pouvais pas partager le bloc avec le chirurgien en chef qui aimait faire du bruit en accompagnant sa playlist.
Par contre, à cet instant où je vous écris, j'écoute de la musique, sans l'avoir choisie, elle est donc très variée et pourrait me détourner de mon clavier, mais ce n'est pas le cas...étrange. J'ai aussi à proximité deux humains mâles qui commentent un match de foot de dimanche soir...Ma tolérance au bruit est donc à géométrie très variable.
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Tout savoir sur la misophonie | Fondation Pour l'Audition
La misophonie est une aversion aux sons : certains sons produits par une tierce personne deviennent insupportables à l'oreille de celui qui en souffre.
Histoire d'en apprendre un peu plus sur ce phénomène, pas si rare
La Musique , pour moi c'est avant tout du classique. Enfant, j'ai baigné dans l'atmosphère musicale de mon grand-père maternel qui adorait la Moldau de Bedrich Smetana , mais aussi les flonflons de cette musique de fête Umba Umba tätära. Mon père préférait Wagner, et surtout Mahler, et puis Barber. Il aimait l'écouter fort et tard le soir. Ma chambre jouxtant le salon, j'ai plusieurs fois dû râler pour faire stopper ce que je qualifiais de boucan. Adolescente,j'abhorrais le classique, et j'ai fui cette musique en général jusqu'à l'âge adulte. Elle était devenue pour moi synonyme de dépression et de surconsommation d'alcool, mais je n'ai pu mettre des mots sur ça que très tard.
A l'Ecole Véto, les soirées du jeudi m'ont permis de découvrir les tubes de la fin des années 80 , début 90. On ne va pas se mentir, la musique pop de cette période est certainement la meilleure, et mes playlists en contiennent de nombreux morceaux. Mais pendant ces années à Marcy l'Etoile, le silence pour étudier est resté de mise.
Typique de mon enfance chez mes grands-parents maternels
C'est en suivant la formation pour obtenir le CES (certificat d'étude spécialisée) d'ophtalmologie au passage à l'an 2000, que je me suis réconciliée avec le Classique. Plus exactement, c'est mon mentor Gilles qui m'a réconciliée avec cette musique. D'abord lors des révisions pour l'examen, il écoutait en fond sonore des morceaux inconnus. Je l'ai ensuite accompagné lors de ses nombreux déplacements pour réaliser des examens de dépistage des tares oculaires canines, et dans la voiture, c'était Radio Classique non-stop. C'est tout naturellement devenu ma radio favorite. J'ai embrassé un univers illimité de morceaux tous plus sublimes les uns que les autres. Je suis convaincue que cette musique guérit l'âme, ou au moins y contribue. J'ai compris ce qu'elle pouvait provoquer émotionnellement chez mon géniteur, mais sans réussir à le sortir de sa spirale auto-destructrice.
J'ai souvent la chair de poule, voire les larmes qui montent quand j'entends l'adagiettio de la 5ème de Gustav Mahler, le Boléro de Ravel, ou un le trio n°2 de Schubert.
C'est ce retour vers le classique qui m'a motivée à prendre des leçons de piano passée la quarantaine. Un beau piano droit de concert (d'occasion , je précise, parce que ça coûte un bras une bestiole comme ça) est venu occuper une place de choix à la maison, et j'en suis très fière. J'ai tenté d'inciter mes nains à prendre des leçons, mais c'est comme pour le golf, j'ai fait plus ou moins rapidement (pas assez vite pour eux je pense) chou blanc! Il est trop silencieux depuis trop longtemps, mais je lui ai promis de l'aimer toujours et de lui revenir dans un avenir que j'espère le plus proche (ce n'est pas qu'un objet ou un meuble, c'est un être à part entière, et non je n'ai pas consommé de substance illicite!)
Je n'oublie pas pour autant la pop, le Rock, le métal, et mes groupes favoris dont certains sont aussi, voire plus vieux, que moi (déjà cités plus haut). En général, le soir après le travail, je n'écoute plus Classique (qui diffuse plutôt du Jazz ou Frédéric Beigbeder (que je n'apprécie que modérément), j'évite France Info et sa boucle de nouvelles anxiogènes , je mets Deezer , de préférence mes coups de coeur , ou les nouveautés en aléatoire, comme maintenant. Quelle que soit la longueur de mon trajet, il se fera en musique...
Tous les déplacements en famille se font en musique, et il y a souvent discussion sur le contenu de la playlist de voyage. Pour la Toscane nous avons consommé Italien, par contre pour Amsterdam, nous avons évité le Hollandais, un peu trop rugueux pour nos oreilles sensibles 😂.
Et la musique m'accompagne sur mes trajets vers mon travail, mes formations. C'est aussi un moteur d'échanges sur les réseaux, en particulier vétérinaires, ceux que je fréquente le plus (dédicace spéciale à Doan , Diane et d'autres talentueux musiciens et chanteurs)
Celle que je mets pour une soirée jusqu'au bout de la nuit...
Il paraît que les animaux aiment la musique et que ça les apaise...après tout nous ne sommes que des animaux.
Sur ce court intermède dans ma routine de véto, je retourne à mes coups de coeur!
Je reviens vite avec un sujet sensible en mode râlerie (comme d'habitude 🙄)
Ma liste de coups de coeur que je fais évoluer au fil de mes écoutess