Il ne s'agit pas ici d'un sujet strictement vétérinaire, mais le lien va se tisser naturellement, entre un trait de mon caractère et ma gestion des relations sociales, et donc forcément professionnelles.
Inutile de souligner ma tendance à ne pas utiliser la langue de bois, et à dire ce que je pense...on dit que la vérité sort de la bouche des enfants, de celle des simples d'esprit aussi!
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La mode actuelle est de vouloir absolument mettre les gens dans des cases, et entre les TDHA, les HPI (surdouance quand tu nous tiens!) et autres spectres autistiques en vogue, on a le choix. Sans vouloir aucunement nier le fait que chaque individu a le droit de se sentir rassuré d'être justement mis dans une case précise, pour ma part je revendique le fait d'être tout simplement misanthrope à taux variable.
Cependant, il faut bien que je prenne sur moi, car dans la vraie vie, et surtout au travail, les interactions avec les bipèdes sont incontournables, on ne peut y échapper. La seule période professionnelle pendant laquelle je n'ai quasi pas interagi avec des propriétaires d'animaux, c'était pendant mon "internat" à Vincennes. Mon patron était malentendant, et avait pour habitude d'égarer ses "oreilles" pour passer les journées en salle de chirurgie et qu'on lui fiche la paix. Bon, pas pratique pour entendre les alertes sur les appareils de monitoring en surveillance d'anesthésies, mais j'étais là pour veiller au grain. J'ai bien aimé ce détail de cette période, parce que globalement...
Pendant la durée de cette expérience parisienne/proche banlieue j'étais hébergée chez une accorte assistante vétérinaire, Corinne, qui adorait les animaux et les gens, et ne vivait que pour faire le bien autour d'elle. J'occupais une chambre aménagée dans le sous-sol de son petit pavillon de banlieue, à Brie-sur-Marne, et la saison automnale aggravait la sensation de froid et d'humidité de ma tanière. La chaleur se trouvait à l'étage au-dessus, grâce à la cheminée et à sa petite famille, humains et chien et chat.
Cette période "parisienne" correspond au début de mon incursion dans la pratique canine, qui nécessite beaucoup plus d'interactions avec des humains que ne le requiert l'exercice en rurale, comme je le découvrais rapidement. Je passais de la solitude de ma voiture entre les visites dans les fermes occupées par des gens généralement économes en salive (ce qui m'allait très bien), à la cohabitation pas toujours simple, avec des collègues entre 4 murs.
Quand on est taiseux de nature, le bavardage inconsistant et permanent devient vite pénible au quotidien. C'est probablement parce qu'on manifeste ce sentiment de façon un peu trop rugueuse, qu'on est rangé dans la catégorie "ours" ou mal-aimable. On n'a pas besoin de relever d'un trouble du spectre autistique pour ne pas maîtriser, ou pas assez, les codes de la vie en société. J'ai séché les cours de "socialisation", j'avais bien mieux à faire.
Cette année de transition a débuté avec un séjour estival en Limousin, avec ma soutenance de thèse, et s'est poursuivie à Vincennes, pour finir près de Toulouse. Mon inconfort à interagir avec mes semblables a commencé à se faire sentir, et a évolué au fil du temps , au gré de mes remplas et assistanats. Je n'avais conservé aucun contact avec mes "amis" de l'époque estudiantine, sauf avec les indispensables, dont ma moitié indéfectible avec qui je devais convoler en justes noces. Il y a comme un brouillard dans ma tête qui floute ces quelques années jusqu'à notre arrivée en Auvergne. Les endroits et les gens se sont succédé, et j'avais le sentiment d'être moi-même seulement quand j'étais seule. Ce n'était pas pratique, on est mieux à plusieurs pour affronter ce métier stressant et complexe, sans parler de la gestion des bipèdes qui accompagnent les animaux qui viennent chez le vétérinaire.
La vie d'adulte avec les choix que l'on fait, en particulier d'avoir des enfants (choix ou non) impose un nombre croissant d'interactions humaines. La plupart sont sympathiques , mais cela n'en reste pas moins usant. Je suis paresseuse globalement, encore plus quand il faut faire des efforts avec mes semblables. Mon gène social ne possède pas l'allèle de l'hypocrisie , je l'ai acquis de haute lutte pour avoir la paix, en même temps que la maîtrise de la "poker face" si chère à Lady Gaga. Si l'on m'avait dit avant que j'entame ces études , qu'il faudrait faire tous ces efforts qui n'ont rien à voir avec les soins aux animaux, j'y aurais réfléchi à deux fois, bien qu'à ce moment là je n'avais pas conscience de la pénibilité des interactions sociales, de leur complexité, et de mes lacunes dans ce domaine.
Alors à ce stade de mes réflexions, je demande le calme dans la salle! Je ne fais en aucun cas le procès d'un nombre incalculable d'ab... gens que je ne connais pas plus que ça, et ils peuvent continuer leur petite vie tranquille sans se préoccuper de ce qu'ils m'inspirent, car cette inspiration ne dure que le bref moment où je les croise et les qualifie d'abrutis, selon mes critères, qui n'engagent que moi. Il ne s'agit même pas d'une injure, juste d'une vaste catégorie d'humains qui regroupent les inintéressants, les condescendants, les vaniteux, les pédants, les crétins, les ignares, les "phobes" de tous types, les méchants, les agressifs, etc etc, la liste est longue. Ne venez pas me dire que j'exagère, la seule différence entre vous et moi c'est votre seuil de tolérance à tous ces comportements, le mien est très bas, quasi au niveau de la mer...mais...MAIS! Avec le temps j'ai appris à composer, et à passer à autre chose plutôt qu'à m'énerver à tenter de faire boire un âne qui n'a pas soif, selon l'expression consacrée. Toute vérité n'est de toute façon pas bonne à dire.
Mes amis sont rares mais chers, ils ne me jugent pas, je ne les juge pas, ils ne m'agacent jamais, même quand la moyenne d'âge mental de notre groupe s'effondre en cours de soirée. Ils se reconnaîtront.
Pourquoi ce titre, j'y viens: quand je mentionne mes amis ci-dessus, ce sont de vraies personnes, que je côtoie, que je connais depuis de nombreuses années, dont j'ai fait la connaissance en baladant mon chien, à la sortie de l'école de mes enfants (on en parle des interactions sociales générées par l'école, les innombrables anniversaires, sorties scolaires, sorties d'école tout court? Un pensum!), entre autres. Les amitiés enfantines ont parfois abouti à des amitiés sincères et solides entre les parents.
A côté de ça, j'ai pris goût aux amitiés virtuelles, d'abord via des jeux en ligne, KOC (Kingdom of Camelot), et la formation de petits groupes de combattants avec lesquels le mode forum et discussion a permis d'interagir avec des gens d'horizons très divers mais fonctionnant (virtuellement) sur le même mode, le même humour notamment. Isabelle, Ingrid, Yasmina et quelques autres sont devenus des amis sur la toile. Une brève rencontre à Paris au "dernier Bar avant la fin du monde" (https://dernierbar.com/pages/paris) a permis de mettre des visages sur ces prénoms (et pseudos de jeu souvent très drôles) , et j'ai pu constater que les avatars étaient proches de leur réalité. Je chéris ces amitiés, qui me sortent de mon quotidien et de ma routine, car sans aucun rapport avec mon métier.
Ma vie virtuelle a donc démarré en 2010 avec la création de mon 1er profil Facebook, profil qui a beaucoup changé depuis, et s'est étoffé de pages pro et de la page hébergeant ce blog.J'ai plusieurs fois changé de pseudo, au gré de mon inspiration. Mon vrai nom appartient à ma vraie vie. Cette page a végété jusqu'en 2012 et l'effet stimulant du jeu en ligne. En 2012 j'ai également créé ce blog, en tout cas la 1ère version, que j'ai alimentée mollement jusqu'à reprendre l'an dernier au départ de ma grande en Norvège. Instagram est venu étoffer mon profil numérique en Mai 2016, depuis les pages pro et du chat sont venues compléter ma palette.
Bien sûr ces réseaux sociaux ne sont pour moi que des outils et des échappatoires, j'ai bien conscience d'être sous surveillance numérique pas particulièrement bienveillante , mais j'ai suffisamment de bon sens et de cynisme pour garder mon libre arbitre. Cela m'a surtout permis de retrouver des personnes que j'avais perdues de vue et que je regrettais: Vero , Emmanuelle, Marie-Laure, Marion, Catherine et d'autres , la liste est longue. J'ai eu beaucoup de plaisir, que j'espère réciproque, à les retrouver. Cependant, à ce stade, on pourrait dire que j'évoluais en mode touriste sur la toile. C'est seulement ces dernières années que mon activité virtuelle s'est développée.
C'est bien sûr la brique que l'on a pris sur la tête en Mars 2020 qui a été le stimulant le plus puissant pour le développement de ma vie numérique: j'ai nommé LA COVID!
J'y reviendrai dans la suite de mes tribulations numériques...
Un peu d'auto-promotion ne peut nuire.