Je suis une blonde, c'est parfois un avantage, mais quand c'est correlé à une maladresse occasionnelle, cela devient un handicap.
Je ne suis pas souple, c'est pour ça que la prof de danse qui m'a subie pendant 3 ans a poussé un ouf de soulagement le jour où ma mère lui a annoncé que je ne reviendrai pas à la prochaine rentrée scolaire, vu qu'on déménageait, j'avais 10 ans...il faut dire qu'il n'y a pas beaucoup de ballets classiques oùl'on trouve un rôle de girafe arthrosique ou de balai!
Je n'ai pas encore perdu les quelques kilos en trop qui s'accrochent affectueusement à mon postérieur depuis la naissance de mon fils (6 ans et demi quand même), en partie parce qu'il adore que je lui fasse des gâteaux maison pour son goûter.
Ces considérations sont importantes pour bien comprendre les évènements qui sont survenus ce matin.
Ce matin donc, j'attaquais vaillamment ma 2ème journée de ski, par une température polaire mais un radieux soleil. Je pratique ce sport de façon très occasionnelle, le dernier séjour datant d'il y a 2 ans.
Je fais du ski depuis mon plus jeune âge, avec plus ou moins de bonheur...en fonction du matériel, des conditions météo, de la distance à parcourir jusqu'au départ des remontées, chaussures rigides aux pieds, skis sur l'épaule...pfffff
Et mon mari, cet astre, est un champion de la discipline! Fallait que ça tombe sur moi!
Mais comme il m'aime...et qu'il a une hernie discale, depuis quelques années, il m'attend avant le bas des pistes et ne me traîne plus systématiquement sur les noires verglacées et pleines de bosses.
Nous skions donc pépère, en amoureux, pendant que les mioches sont séquestrés et nourris au club de sport.
Et nous maitrisons les télésièges débrayables, enfin....je le croyais....jusqu'à ce matin....
Comme d'habitude, nous nous arrangeons pour nous coller l'un à l'autre sur le siège moelleux, assez large pour accueillir les généreux postérieurs teutons, donc on est à l'aise en général. Et là, pour une raison que j'ignore, le type revêche qui balance toujours un tas de neige avec son balai au moment où on est censé se précipiter vers le siège, nous presse de nous décaler d'un siège sur la droite, mais pourquoi? Pourquoi là maintenant? Alors que j'étais déjà bien installée au fond du siège et prête à caler mes skis.....Grrrrrr
Résultat des courses: je me décale, encouragée par un vigoureux coup de hanche de ma tendre moitié, très obéissant, et vlan! Mon postérieur rebondi (si, si) glisse inéluctablement, non seulement de côté mais aussi vers l'avant du siège; donc en oblique, et je quitte le siège....ce n'était pourtant pas du tout ce que j'envisageais de faire....pas du tout...
Et voilà comment je me retrouve vautrée en bas du télésiège, pendant que mon mari s'éloigne sur le siège que j'ai quitté avec élan, tout cela sous les yeux d'une bonne cinquantaine de spectateurs, dont j'imagine sans difficultés les pensées à ce moment précis:
-La plupart frémissent à l'idée de se retrouver dans la même position
-D'autres se marrent intérieurement, en se disant que vraiment y en a qui ont besoin de cours pour prendre les remontées mécaniques sans se ridiculiser
-Certains me plaignent, et se rassurent en se disant que le ridicule ne tue plus depuis longtemps
-Les moins nombreux (en tout cas je l'espère) se frottent les mains, leur début de journée ensoleillé par les malheurs des autres...et oui, y en a comme ça qui se nourrissent des embûches rencontrées par leurs congénères.
Bon, le gars revêche responsable de cette situation gênante a le bon goût de me prendre en pitié et vient me déloger de mon tas de neige verglacée dont je n'arrive à m'extraire qu'avec difficulté, me porte mes skis, m'aide à remonter et me replace devant le siège qui arrive au ralenti....très lentement....parce qu'en plus j'ai ralenti la machine, au grand dam de la meute de skieurs qui piaffent derrière moi! En plus, j'ai eu le mauvais goût de retarder tout le monde!!!
Le pire c'est qu'après, tous les télésièges que j'ai pris ce jour-là ont vachement ralenti en me voyant arriver, comme si ma réputation de chuteuse en série était faite, et que l'info avait fait le tour de la station!
Je me suis faite très discrète ce jour-là, enfin, j'ai essayé...