Lorsque ma fille a eu un an, soit 6 mois environ après mon envolée dans la carrière de praticien libéral, j'ai ressenti le besoin de trouver une occupation, un but, quelque chose qui nécessite de la concentration et des efforts...Et là, j'entends votre perplexité: occupation, concentration, efforts? N'est-ce pas là la description exacte de son métier? Rien à voir, revenons à nos moutons!
A l'époque, nous avions de temps en temps la visite d'une cliente très sympathique qui s'est mise en tête de me traîner au golf-club local, me faire découvrir sa nouvelle passion: le golf!
Un samedi après-midi, je me suis donc retrouvée avec un groupe de joueurs pour une séance de découverte de ce sport et du parcours , pour le moins rural. Ce fut une révélation!
Le pro (comprenez "professeur" en langage d'initié) m'a donc mis un club entre les mains, vous savez cette espèce de canne métallique avec un embout aplati, afin de voir si j'étais capable de toucher une petite balle blanche et dure, à la surface alvéolée. Et bingo! Ce jour-là, je ne l'ai pas loupée une seule fois! Mais j'allais vite apprendre à mes dépens que cette petite balle sait très bien s'arranger pour devenir intouchable...
Encore un coup de pouce du destin, une amie changeait son matériel de
golf, et son ancienne série (comprenez l'ensemble de ses clubs en métal)étant encore en très bon état, elle m'en a fait cadeau pour me motiver, et sincèrement à l'époque, cela m'a bien rendu
service, vu le coût de ce type de matériel. J'ai donc foncé tête baissée, me suis inscrite dans la foulée, car en plus, la première année d'inscription était presqu'offerte, avec des heures de
cours gratuites et un accès illimité au terrain dès obtention d'un sésame: la carte verte, indispensable pour avoir le droit de poser un crampon sur un fairway.Ce fut donc le challenge de mes
premiers mois de golfeuse: obtenir cette fameuse carte et me précipiter sur le terrain.
Pour ce faire, j'ai donc ingurgité le guide du golfeur, appris par coeur tous les termes et toutes les règles de ce jeu, pris en otage quelques papys du club pour m'accompagner sur ce terrain qui me faisait de l'oeil, et harcelé le pro, l'arrachant à un de ses apéros (bière ou pastis) pour me faire passer mon examen.
Entre-temps, j'avais braqué le compte en banque de mon mari (moi fauchée) pour m'offrir des bois (façon de parler, ces clubs n'ont de bois que le nom, mais sont hydrocéphales pour envoyer la balle plus loin), un putter digne de ce nom, un joli sac de fille et un chariot....sans parler de plusieurs paires de chaussures (j'ai toujours eu la passion des chaussures, il n'y avait pas de raison pour que les chaussures de golf y échappent!), casquettes, chapeau de pluie, pantacourts, polos, coupe-vent, vestes sans-manches, avec manches, etc, etc...Heureusement que la première cotisation était bien légère.....
S'est ensuivie une folle période de golf intensif. Je dormais golf, je respirais golf, je mangeais golf, je lisais golf, au desespoir de mon cher et tendre qui ne me voyait déjà pas la semaine, mais ne me voyais plus non plus les week-ends, consacrés désormais aux compétitions! Quant à ma fille, et bien, j'avais oublié que j'étais aussi mère de famille! Non, j'exagère...quoique...
Après 6 mois à ce rythme, la saison hivernale a interrompu mon élan, puis l'arrivée en fanfare de mon deuxième, un ogre vorace en tout: bouffe, temps, sommeil, énergie, a carrément sonné le glas de ma nouvelle carrière.
Et après une interruption de plus de 4 ans, j'ai rattaqué, mais plus sagement, en promettant à mon mari de ne pas jouer le week-end.
J'ai même une gentille golden retriever pour m'accompagner quand je vais jouer!
Mais depuis cette promesse, j'ai réussi à inscrire mes deux enfants à l'école de golf, et j'essaye frénétiquement de contaminer mon cher et tendre. Et maintenant, le week-end, direction....le golf!
Je ne désespère pas d'y traîner deux très bonnes amies, qui se reconnaîtront!
Un indice: une a un genou en vrac: merci le ski! l'autre a un bras en vrac: merci le tennis!
Je sais, je suis tenace!